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Odorat : Les fonctions
 L'odorat réveille des souvenirs affectifs, que ce soit par l'évocation d'une odeur ou le fait de sentir un parfum.
Dans les images mentales évoquées au moment où l'on pense à une odeur il y est souvent question de la compagnie de quelqu'un d'important
affectivement. Il est à remarquer que les grands parents ont régulièrement une place. La nature est aussi un élément qui revient souvent
avec quelquefois des impressions de liberté et de mystère. Une circonstance, un évènement dans les temps, une rentrée des classes,
des vacances, reviennent comme si les odeurs imprégnaient les rituels.
Il y a une certaine nostalgie dans la réévocation, comme par rapport à quelque chose que l'on ne peut pas retrouver.
Elle provoque une certaine émotion. On est très stimulé à rechercher, cela peut créer une certaine angoisse et même un certain agacement.
Il y a des odeurs que l'on ne retrouve jamais, peut être parce qu'elles sont très liées aux circonstances.
C'est un retour sur soi, une concentration mêlée d'émotion avec une démarche très personnelle.
En règle générale l'image mentale est très précise, un lieu par exemple peut être bien décrit. Les impressions sont fortes.
Il peut y avoir soit de l'enchantement soit de la répulsion. Cela permet de revivre un moment, une ambiance, la vue intérieur est très riche.
Ce n'est pas forcément facile à exprimer.C'est donc un éveil à soi même, car il provoque la concentration.
Au cours de l'image mentale créée par la réévocation d'un parfum il y a aussi le réveil d'autres sensations:
on entend, on voit, il y avoir même une certaine chaleur...
l'odorat donne envie d'agir. Provoque la prise de décision, par exemple le fait d'aller acheter un croissant en passant devant
une boulangerie ouverte.!!!
Par rapport à la perception directe une odeur provoque une reconnaissance,
qui est un repère, ou un signal (odeur du gaz),même une alarme et mettre en situation de défense.
L'odorat provoque l'envie de manger. Il entre pour un grande part dans le comportement alimentaire.
[...] Il intervient dans la structure des repas,dans l'impression de satiété,
par exemple par rapport à un plat salé, pour avoir encore faim pour le sucré. Il enrichit de beaucoup la dégustation. [...]
Il prépare à l'émission vocale, avec le goût, aiguise la vigilance en particulier
par l'action de flairer.
Il sert à la discrimination, on dit bien que "quelqu'un a du nez" ce qui veut dire avoir une perception directe et profonde,
une sorte d'intuition.
Ce n'est pas la même chose que la vue qui est plus intellectuelle.
On dit bien "je vois "pour dire j'ai compris. Au niveau de la peau c'est plus affectif:"cela m'a touché"
est une autre façon de percevoir c'est peut être le goût qui est du plus haut niveau puisqu'on dirait qu'il fait la synthèse de tout,
"avoir du goût".
l'odorat a sa place dans les fonctions culturelles.
Les parfums sont liés à la spiritualité. Les aromates ont une dimension spirituelle et sacrée.
C'est un élément aérien qui monte vers le ciel et qui a la particularité d'être difficilement cernable. Il représente les aspects
impalpables de l'impossible .
Ce fut surtout important en Egypte, en Grèce et chez les arabes. Mais l'odorat fait partie des rites de la plupart des religions.
Voir par exemple à l'identification entre la bonne parole et l'haleine parfumée. Il a aussi la fonction de purification.
Ne parle t-on pas d'odeur de sainteté ?. (Celle ci serait due au fait que les grands saints qui par le jeûne ont un métabolisme qui
provoque une odeur particulière).
Les parfums furent manipulés en premier par les thérapeutes surtout en Egypte, où on a retrouvé sur l'iconographie la préparation
des huiles et des baumes qui, comme on le sait ils étaient employés pour la conservation des morts. Sur le plan symbolique
c'est le signe de la longévité.
Ils servent à attirer, séduire : dans les rites de magie ou de possession. Prenons l'exemple de l'ail qui chasse les mauvais esprits.
Marque les étapes importantes de la vie: en Aquitaine on met des sachets d'odeur dits "de protection" aux nouveaux nés,
ainsi que des colliers d'ambre, on purifie la mariée avec des aromates.
Il sert à exprimer un mystère et même quelque chose de louche: on dit bien "ça ne sent pas bon" pour une situation trouble.
Dans les premières relations, l'enfant a le réflexe de fouissement, le nouveau né est guidé vers les secrétions lactées du sein de la mère par les substances olfactives. L'enfant saura distinguer l'odeur du lait de sa mère d'un autre lait, à 6 jours.
Plus tard un enfant de 20 à 36 mois reconnaîtra un pull porté par sa mère (7 enfants sur 10, voir "l'enfant et la communication" d'H. Montagner) à ce moment l'enfant s'isole, en sentant le cou du pull, il s'allonge sur le pull, le sent, certains disent "maman". Ceux qui rejettent le pull font partie des enfants agressifs. Il faut pour faire l'expérience une ambiance calme. Cela peut servir par la suite pour apaiser l'enfant.
Donc l'odorat provoque soit le repli sur soi.
Pour Jean Itard l'odorat de Victor était d'une délicatesse qui le mettait au dessus de tout perfectionnement: "Il flaire tout!,
cailloux, morceaux de bois, sa gouvernante qu'il est heureuse de retrouver; la civilisation ne pouvait donc rien ajouter à la délicatesse
de l'odorat, beaucoup plus lié d'ailleurs à l'exercice des fonctions digestives qu'au développement des facultés intellectuelles" Itard
décide donc de ne pas s'intéresser à l'éducation de l'odorat.
"Il n'est pas gourmand; par contre il goûte l'eau par petites gorgées à la fin du repas, près de la fenêtre,
les yeux tournés vers la campagne sa liberté: L'eau et le soleil."
Chez les animaux, l'odorat est primordiale pour la survie(marquage du
territoire, guidage, sources de nourriture, comportement sexuel). Beaucoup
d'animaux, comme le chien ne voient pas bien et compensent par l'odorat. Une
molécule peut suffire pour stimuler certains animaux. L'odorat est peu développé
chez les oiseaux, mais les pigeons se guideraient suivant l'odeur de régions.
Il est donc important dans l'orientation. Chez les insectes aussi: les papillons
détectent à des dizaines de kilomètres.
Il n'y en a pas chez les mammifères marins. |
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